Tu es poussière et tu retourneras à la poussière ...

La Voix du Nord . 19.10.2007

Une nouvelle entreprise et 53 emplois à la place d'Umicore .

Union sacrée hier matin à la sous-préfecture pour l'annonce de la création d'une unité de production d'oxyde de zinc sur le site d'Umicore. A partir du printemps 2009, une entreprise norvégienne y recyclera les poussières générées par les aciéries. Avec une bonne cinquantaine d'emplois à la clé.

L'arrivée d'une nouvelle entreprise à Calais est un événement. Avec autour de la table le représentant de la future entreprise, ceux de l'ancienne, le sous-préfet Gérard Gavory, Jacky Hénin, président de la communauté d'agglo, Jean-Marc Puissesseau, président de la chambre de commerce, Jean-Louis Formosa, directeur de Calais Développement, et même Jean-François Caré, membre de la fédération CGT de la métallurgie, l'annonce de l'installation d'Eras Métal France sur le site d'Umicore a été très oecuménique.

Que fera la nouvelle entreprise ? - Eras Métal France est une filiale de la Norvégienne ScanArc. A la place d'Umicore, fermé fin 2005, elle va installer trois fours plasma pour retraiter les poussières d'aciéries, à partir desquelles elle va produire de l'oxyde de zinc. Elle pourra travailler chaque année 150 000 tonnes de poussières, dont sortiront 70 000 tonnes d'oxyde de zinc, revendu à des producteur de zinc (comme Umicore Auby), et 60 000 tonnes de scories utilisées dans la production de béton lourd et d'asphalte, explique Christian Landaas, directeur d'Eras Métal France.

Pourquoi à Calais ? - « Nous avons étudié plusieurs sites en Europe. L'avantage de Calais est de se trouver au coeur des sources d'approvisionnement en poussières d'aciéries », résume Christian Landaas, autrement dit l'Allemagne, l'Italie, l'Espagne, la Grande-Bretagne... et Dunkerque bien sûr. Autres arguments en faveur de Calais : une ville et de la main d'oeuvre habituées à ce type d'industrie, la proximité du port, des installations logistiques, un accès à l'énergie « facile ».

Le calendrier de l'installation. - Jusqu'en juin prochain, certaines installations de l'ancienne Umicore seront démolies. Au deuxième semestre 2008, sera lancée l'enquête publique, nécessaire puisque l'entreprise sera site classé. La production devrait démarrer en mai ou juin 2009.

Combien d'emplois ? - 53 personnes, essentiellement des opérateurs, vont être recrutées à compter du lancement de la production. Auparavant, à partir de septembre, elles seront formées. Eras Métal France envisage ainsi d'embaucher des jeunes à la sortie de l'école. Rappelons que neuf « anciens Umicore » travaillent encore sur le site un ingénieur intégrera la future usine. Restera à voir le cas des huit autres, ainsi que de cinq licenciés d'Umicore toujours sur le carreau. Les représentants du personnel d'Umicore rencontreront prochainement le directeur d'Eras Métal France. « Des gens venant de la dentelle et qui ont des compétences transférables pourront aussi être concernés », a indiqué hier le sous-préfet. L'ANPE centralisera les candidatures.

Gros sous. - La société norvégienne va investir entre 30 et 40 millions d'euros à Calais. Elle bénéficiera d'aides publiques pour s'installer : 530 000 E de l'État (prime à l'aménagement du territoire) 1 million d'euros de la Région dans le cadre des fonds européens FEDER et du fonds spécial d'implantation et, indirectement, 3,5 millions d'euros de la communauté d'agglomération du Calaisis qui exonère la nouvelle entité de taxe professionnelle pendant cinq ans.

Mais aussi... - Le port, qui avait perdu 300 000 tonnes de trafic avec la fermeture d'Umicore, devrait récupérer au moins 100 000 tonnes avec la nouvelle usine. Les poussières de zinc seront aussi transportées en containers par des camions. Eras Métal France travaillera avec des sous-traitants locaux pour le transport, mais aussi la maintenance et, avant, la mise en place des nouvelles installations. •

PAR ANNICK MICHAUD