Sur l'ouvrage , ma mère ...

Elle fait dans la dentelle . Ma mère , elle ,  faisait dans l'absence dans la mal - présence . Elle m'a bien tricoté quelques pulls trop kitsch évidemment mais je la sentais souvent ailleurs , bien loin de l'ouvrage , l'aiguille vagabonde ...
Elle était d'extérieur et moi d'intérieur . Nos chemins se croisaient ; nous sommes nous rencontrés ? Ce mystère demeure pour moi perfide .
Mon père , lui , bossait dur mais menait sa barque  et c'est moi qui rame aujourd'hui .
L'ai je admiré ? sans doute .L'ai je imité ? pas sûr .Il m'a peu transmis si ce n'est une dose baroque d'égoisme .
Je n'ai manqué de presque rien sinon cette sensation d'avoir manqué de presque tout .
J'ai cru aimé une dentellière mais je n'ai aimé que ma Mère .

Aimer est un présent qui ne souffre pas d'absences .

MZ

Comments

[ionard]

Me voilà depuis quelques minutes à lire tes pages!
La dentellière m'a accrochée...
Quel beau texte! Est ce de toi?
Au fil des pages, je sens comment dire comme une infinie tristesse......
A bientôt Dany

[dominique merlen]

Toi le spécialiste des photos aériennes de Calais,va voir sur Boulogne (tant pis !)

http://www.opaleblog.com/blog/index.php/?2007/03/17/41-photos-aeriennes-de-boulogne-sur-mer

dominique

[dominique merlen]

Très beau texte : j'ai cru que c'était toi qui l'avait écrit.

Tes parents étaient comme cela ?

dominique